Caroline Galacteros, géopolitologue, docteure en sciences politiques, colonel dans la réserve opérationnelle des Armées et ancienne directrice de séminaire à l’École de guerre (Paris), dirigeante du think tank GEOPRAGMA – Pôle français de géopolitique réaliste (Paris) et aussi auteur du blog « Bouger les lignes », s’exprime sur Sud Radio.

Joe Biden est en visite surprise en Ukraine. Il a rencontré le président Zelensky, et a assuré Kiev de son soutien militaire, tant qu’il le faudra. Pour Caroline Galacteros, c’est le signe d’une grande inquiétude outre-Atlantique.

« On ne produit pas assez d’armes pour renverser la vapeur militaire »
Joe Biden avait annoncé se rendre en Pologne. Il est allé un peu plus loin en se rendant, par surprise, à Kiev. « Cette visite se veut un coup de pouce et la réaffirmation d’un soutien à l’Ukraine. Mais en même temps, les responsables militaires, que ce soit au niveau militaire, de l’OTAN, ou européen, savent bien que l’Ouest n’a tout simplement pas les moyens en armement de continuer à entretenir l’élan de l’armée ukrainienne », explique Caroline Galacteros sur Sud RadioElle ajoute que « structurellement, il y a une disproportion énorme entre la force de l’armée russe aujourd’hui et l’Ouest« .

Pour la docteure en sciences politiques, colonel dans la réserve opérationnelle des Armées et ancienne directrice de séminaire à l’École de guerre, « on ne produit pas assez d’armes pour renverser la vapeur militaire. Les Ukrainiens n’ont plus grand chose. Ils vivent sous perfusion militaire et économique. Il est clair et avéré que l’on n’a pas les munitions, par rapport au tempo imposé. L’Ukraine ne peut pas rattraper, et encore moins renverser. Sauf à engager des forces occidentales« .

Ukraine : les limites de la pensée magique
Pour Caroline Galacteros, la guerre en Ukraine entre dans un nouveau temps. « Ce que je crains, c’est que l’on arrive dans la période du désespoir. On arrive à un moment où le pot aux roses va se briser. On va comprendre que l’on a raconté n’importe quoi depuis un an aux opinions occidentales. La guerre des perceptions arrive à ses limites. Elle se heurte à la guerre d’attrition qui est en train de se mener, méthodiquement« . C’est donc l’heure de la douche froide, et des comptes.

« Le Mossad a avancé, via un média turc, des chiffres sur le nombre de soldats morts dans chaque camp. Ceux-ci sont l’inverse de tout ce qui est raconté sur tous les plateaux par tous les responsables politiques occidentaux. On arrive aux limites de la pensée magique, et au moment où on commence à se demander ce que l’on fait. C’est là que c’est dangereux. Car les Américains ont des enjeux politiques internes, et il est clair qu’ils vont vouloir faire durer la guerre », conclut-elle sur Sud Radio.

Interview complète